Beaucoup de gouvernements de par le monde évitent de s’afficher avec un pouvoir militaire qui règne par la peur et la terreur et dont les soutiens traditionnels au niveau de l’Europe et des Etats-Unis semblent s’effriter.
L’Algérie a fermé le 31 octobre 2021 le gazoduc Maghreb- Europe qui alimentait le Maroc en gaz naturel, mais aussi l’Espagne et le Portugal et par leur truchement une bonne partie du Vieux continent. Les généraux d’Alger ont cru faire d’une pierre deux coups: mettre à genoux, économiquement parlant, un royaume qui réalise des avancées tous azimuts et par la même occasion défier les «grands» en «tirant les oreilles» aux pays européens ayant soutenu la dernière résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui consolide les acquis du Maroc sur la question du Sahara marocain.
Quelques semaines auparavant, les locataires du palais d’El Mouradia avaient jugé bon de pousser à son extrême l’escalade contre le Maroc en décidant de rompre les relations diplomatiques avec lui et de fermer le ciel algérien aux avions militaires et civils marocains. Quelques jours après, ils interdisent aux avions militaires français de survoler le territoire algérien cherchant par là à compromettre le rôle sécuritaire de l’Hexagone au Sahel et convoquent leur ambassadeur à Paris pour consultations. Tout cela en réaction au discours d’Emmanuel Macron, le président français, sur la «rente mémorielle» algérienne qui révèle la fragilité et la décrédibilisation du régime algérien, qui se neutralise géopolitiquement.
En vérité, le président français n’a dit que ce qui se disait haut et fort, depuis quelques années déjà, de l’intérieur de l’Algérie, par des patriotiques taxés d’opposants réduits au silence par la torture et la répression. Le régime algérien tente par la tension créée et alimentée à coups de déclarations d’intention de guerre et d’agressions contre le Maroc de faire oublier sa vulnérabilité en faisant diversion.
Les généraux visent en réalité à contrer la dynamique diplomatique du Maroc, suite notamment à la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara en décembre 2019. Ils essayent désespérément de masquer leur divorce consommé avec le peuple, illustré par la participation indigente au référendum constitutionnel il y a un an, une conjoncture économique socio-économique difficile aggravée par la pandémie de la Covid-19 et une tendance kamikaze d’une jeunesse qui brave la mort dans des embarcations de fortune en quête non pas d’une vie meilleure mais d’abord d’une vie digne.
Les dernières décisions d’Alger vont la faire sombrer dans son isolement géopolitique, autant sur un plan régional, continental qu’international. Les déclarations qui laissent entendre qu’une guerre est sur le point d’être enclenchée avec le Maroc n’ont pas été commentées par les responsables de l’Afrique du Sud. Ces derniers ont pris leurs distances avec leurs alliés dès qu’ils ont été alertés de l’apparition des signes de la démence.
En Europe, aucun pays ne s’est rangé du côté d’Alger dans sa folie démesurée. Et puis la décision de ne pas reconduire le contrat d’approvisionnement de l’Europe en gaz via le GME, prise par le Haut Conseil de sécurité algérien, un organe militaire qui est passé du statut d’organe consultatif à celui d’organe exécutif, aura des conséquences désastreuses également sur l’Algérie. Cet acte unilatéral est considéré par de nombreux observateurs et hommes politiques européens comme un chantage de la part d’Alger envers les pays européens, surtout en cette période d’hiver. Le «plan alternatif» proposé par Alger pour compenser à l’Europe les 6 milliards de mètres cubes du gazoduc Maghreb/Europe n’est ni fiable ni suffisant.
C’est assurément le début de la fin du pouvoir algérien. Tout compte fait, le Maroc s’en sortira, même sans gaz naturel algérien. Quant à l’Europe, elle finira par trouver une solution non sans recadrer un régime algérien entenaillé entre une contestation populaire qui ne fléchit pas et une crise économique et sociale face à laquelle il n’a pas de solution. Ce régime impopulaire est devenu non grata.
Beaucoup de gouvernements de par le monde évitent de s’afficher avec un pouvoir militaire qui règne par la peur et la terreur et dont les soutiens traditionnels au niveau de l’Europe et des Etats-Unis semblent s’effriter. L’Algérie officielle perd des partenaires et des alliés à un moment où son économie est en berne et le taux de chômage est à un niveau historiquement le plus élevé. Une véritable bombe à retardement qui risque d’exploser imminemment.