[success]Chouaib Sahnoun.[/success]
Le Nigéria et le Maroc ont signé un accord pour construire une plateforme de produits chimiques qui produira de l’ammoniac et des engrais pour cette deuxième plus grande économie du continent.
Nouvelle ère dans le partenariat Maroc-nigérian. Les deux pays ont noué un accord pour développer une plateforme de produits chimiques d’une valeur de 1,3 milliard de dollars qui produira de l’ammoniac, de l’acide phosphorique, de l’acide sulfurique et divers azote, phosphore et potassium (NPK) et des engrais DAP pour le Nigéria, en utilisant les réserves de gaz du pays.
L’annonce a été faite ce jeudi 25 mars par le président Muhammad Buhari, lors d’une rencontre avec l’Association des producteurs et fournisseurs d’engrais du Nigéria (FEPSAN). «S.M. le Roi Mohammed VI et moi-même sommes convenus de prolonger l’accord actuel d’approvisionnement en phosphates conclu entre le Royaume du Maroc et le Nigéria. Nous sommes convaincus que pour consolider et fortifier les réussites enregistrées jusqu’à présent, nous devons garantir la fourniture de matières premières à nos mélangeurs», a-t-il déclaré.
D’après le chef d’Etat nigérian, la nouvelle infrastructure, une fois achevée, s’ajoutera aux usines existantes de Dangote et d’Indoroma Chemicals, qui produisent de l’urée, de l’ammoniac et d’autres matières premières industrielles. Un consortium qui pourrait permettre à la deuxième puissance économique du continent de renforcer son positionnement sur le marché mondial des engrais. «Lorsque ces projets seront associés aux 44 usines de mélange existantes, le Nigéria deviendra, en effet, un hub régional et mondial en matière d’engrais», prédit-il.
Cette déclaration du président nigérian intervient dix jours après l’annonce par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank, d’une ligne de facilité de prêt à terme de 350 millions de dollars, sur 7 ans, accordée au groupe OCP, pour financer le développement de ladite plateforme chimique, qui utilisera le gaz nigérian et le phosphate marocain pour produire, chaque année, 750.000 tonnes d’ammoniac et 1 million de tonnes d’engrais phosphatés d’ici 2025.
Quelques jours auparavant, lors de la visite d’une délégation nigériane au Maroc, du 1er au 6 mars 2021, OCP Africa, avait signé un pacte d’actionnaires avec le fonds souverain du Nigéria NSIA, pour la création d’une joint-venture qui sera chargée de développer cette plateforme. Parallèlement, le groupe marocain y développe d’autres programmes en partenariat avec l’Association des producteurs et distributeurs d’engrais du Nigéria (FEPSAN), avec qui il a signé un partenariat en 2016, dans le cadre de la «Presidential Fertilizer Initiative» (PFI), soutenue par le NSIA.
Cette collaboration vise, entre autres, la mise en place de solutions d’engrais adaptées aux sols et aux cultures locaux, à la mise en place de mesures d’accompagnement auprès des agriculteurs nigérians, l’amélioration de la disponibilité des engrais à des prix compétitifs sur le marché local.
Un partenariat Sud-Sud «mutuellement bénéfique », selon Muhammad Buhari, qui le considère comme «un véritable exemple de la manière dont le commerce et le partenariat intra-africains devraient fonctionner».